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le 01 février 2017

La Chine: un débouché pour les produits vivants

À l’image de l’ensemble des pays asiatiques, les chinois apprécient d’acheter leurs produits de la mer vivants. La réglementation pour en exporter depuis la France change.

ConteneurAquaviva

Le marché chinois des produits de la mer a de quoi donner le vertige La consommation de poissons coquillages et crustacés, en croissance continue depuis les années 1990, devrait y atteindre 35,9 kg par an et par habitant en 2020 Multipliée par la popula lion du pays, la Chine devrait représenter a elle seule ni plus ni moins que « 38 % de la consommation de produits de la mer dans le monde en 2030 », indique la Banque mondiale dans une étude prospective sur la pêche et l’aquaculture intitulée Fish to 2030.

À défaut d’être dans le top 10 des pays fournisseurs de produits de la mer de l’empire du Milieu dont la Russie occupe la tête du classement en valeur dans les derniers palmarès connus la France a su se faire une place dans le pays. Elle bénéficie de l’engouement de plus en plus marque de la classe moyenne chinoise et des jeunes pour les produits importes, «qu ils estiment de qualité et issus d’un environnement propre», souligne le gouvernement canadien dans une fiche sur ce marché chinois des produits de la mer.

Huîtres et crabes frais trustent les deux premières places des exportations françaises vers la Chine et révèlent le goût des habitants et des chefs pour les produits de la mer vivants « Les Asiatiques les recherchent », raconte Odile Ephreme chez France Turbot lchtus L’entreprise du groupe Gloria Mans exporte des turbots vivants, par avion, notamment vers Singapour. Elle constate une progression du marché. « Le vivant séduit toujours plus de clients du grand export », poursuit-elle.

La société Emyg Environnement et Aquaculture basée à Carnoux à côte de Marseille ne s’y est pas trompée L’inventeur du conteneur Aquaviva qui sert, pour l’heure, à transporter des homards vivants dans l’eau de leur milieu naturel entre le Canada et l’Eu rape, va expérimenter au premier trimestre un nouveau service. Avec la compagnie maritime CMA CGM, son partenaire elle s apprête a tester « un conteneur dédié au transport des huitres vivantes entre le Canada et la Chine » indique Alexandra Fagiano, directrice des opérations de l’entreprise.

À un coût « calé sur celui du fret aerien », précise Philippe Marchand, le transport maritime en conteneur Aquaviva permet «de maintenir la qualite organoleptique des produits et d’être proche de zero en ce qui concerne les mortalités », assure le directeur de projet chez Emyg Afin de repondre aux exigences des douanes et des vétérinaires des pays importateurs, la société travaille de concert avec eux pour chaque nouvelle destination. Pour la Chine cela peut s’avérer utile.

La réglementation en matière d’importation depuis la France vient parfois à changer rapidement. Finie l’obligation de 2015, pour les entreprises de l’Hexagone d’être agréées par les autorités chinoises pour y exporter des produits de la mer vivants. « Un agrément européen suffit » rappelle Élisabeth Descamps, chargée de mission exportation chez FranceAgriMer qui a reçu en septembre une délégation chinoise. Seules les sociétés qui exportent des produits non vivants doivent encore obtenir l’aval du pays. «Ce qui entretient la confusion explique Élisabeth Descamps, c’est que dans la liste agréée par la Chine il y a une mention mollusque bivalve. On a donc des importateurs chinois qui demandent de figurer sur cette liste pour les produits vivants. Quant aux services vétérinaires, il est difficile de savoir à quel niveau d’information ils sont sur la question ». Un groupe de travail vient, par ailleurs d’être mis en place pour répondre aux demandes des Chinois concernant l’importation de tourteaux dans leur pays.

 

Par Loic Fabrègues